
À l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Paul Éluard,
je publie, pendant une semaine,
des extraits de ses recueils poétiques.
▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄
LA PAROLE
J’ai la beauté facile et c’est heureux.
Je glisse sur le toit des vents
Je glisse sur le toit des mers
Je suis devenue sentimentale
Je ne connais plus le conducteur
Je ne bouge plus soie sur les glaces
Je suis malade fleurs et cailloux
J’aime le plus chinois aux nues
J’aime la plus nue aux écarts d’oiseau
Je suis vieille mais ici je suis belle
Et l’ombre qui descend des fenêtres profondes
Épargne chaque soir le cœur noir de mes yeux.
Paul Éluard, Capitale de la Douleur, 1926
▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄▀▄
– Conduire
– Denise disait aux merveilles
– Suite
Et c’est heureux !
le toit des vents,
le toit des mers sentimentales.
Le conducteur,
soie sur les glaces,
fleurs et cailloux chinois aux nues,
aux écarts d’oiseau.
Ici je suis belle
des fenêtres profondes :
le cœur noir de mes yeux.
J’ai trouvé qu’il parlait beaucoup de lui au début de chaque vers, alors j’ai démonté en faisant attention à l’hémistiche.
Et maintenant, paresseux, je me rendors comme Eluard.
J'aimeAimé par 1 personne
Ce n’est pas de lui qu’il parle, le Paulo, mais de la parole qui parle ! « Je suis devenue sentimentale »
Cela dit, cette reconstruction me plaît beaucoup !
Bonne journuit 😀
J'aimeAimé par 1 personne
évidemment, s’il parle de la parole qui parle, c’est pas pareil (mais ça fait beaucoup de paroles quand même) 🙂
la journuit, c’est quand on voit le solune briller ?
J'aimeAimé par 1 personne