
Dedans c’est la fumée.
Dehors c’est la fureur.On embauche les flammes pour la destruction des édifices.
On embauche la bassesse humaine pour la destruction des fiertés.
On embauche la bêtise et la veulerie dans un immense et composite outil.
Et travaille dur cet outil, dur et insolemment, par-ci par-là avec des souplesses, puis de
nouveau dur et impudent, lassant la résistance et développant un immense imbroglio.Mais dur pour qui le subit.
Et qui ne le subit pas ?Le travail creuse, le crachat aussi.
Jusqu’où tomberas-tu ?
Jusqu’où fléchiras-tu, peuple méconnaissable ?
Henri Michaux

Le travail de collaboration entre Henri Michaux et Zao Wou-ki mérite qu’on s’y intéresse également.
https://laplumefragile.fr/2018/11/10/zao-le-grand-format/
Bonne journée,
f.
J'aimeAimé par 1 personne
Merci de cet apport 😀
J'aimeAimé par 1 personne
Bonjour, merci beaucoup pour vos partages. Henri Michaux a cette manière de dire à la fois étrangère et familière. C’est que sa parole s’enracine dans le corps, je pense, qui justement nous est étranger et familier. Pourrais-je vous demander la date de ce texte ? Merci !
J'aimeAimé par 2 personnes
Il est extrait du recueil « Épreuves, Exorcismes » (1940-1944)
J'aimeAimé par 1 personne
Mots vrais et forts d’actualité. Si ce sont ces dessins qui accompagnent chacune de ces pages, il avait un fameux coup de crayon cet Henri ! Merci pour ces douceurs 😉
J'aimeAimé par 1 personne
J’ai « illustré » les poèmes d’Henri Michaux par certaines de ses peintures, mais le choix est arbitraire (c’est le mien). En tout cas, j’ai pris beaucoup d’intérêt et de plaisir à découvrir (ou redécouvrir) ce poète et à partager ses mots avec mes lecteurs. (Même si j’avais un mois d’avance 😉 )
J'aimeAimé par 1 personne
Tu as très bien fait, ces mots sont doux, justes et tellement actuels. cet Henri était contemporain de mes grands-parents 😉 Merci
J'aimeAimé par 1 personne