
En ce temps-là, un grand pays se trouva comme un pays petit.
Un accident de lutte l’ayant mis à terre en un instant, il se tenait coi à présent, jetant les yeux
à gauche, à droite, il semblait demander la permission.En ce temps-là, celui qui avait jeté tant de lumière fut en grande obscurité.
Ce pays alors beaucoup nous affligea et lui fort affligé aussi, mais surtout penaud d’être si
amoindri et prisonnier et sa chaîne si courte et si tendue.Les autres pays, stupéfaits, considéraient celui qui, par son soleil les avait si longtemps forcés
à lever la tête.Mais ils ne se réjouissaient pas, même les envieux.
Ce ratatinement si rapide les angoissait.
Henri Michaux

comment peut-on lire le monde sans Michaux…
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Pour être honnête… je découvre ce poète en même temps (ou presque) que mes lecteurs ! Et je suis ébahie, ébaubie, stupéfaite par tant de justesse, par tant de sage perspicacité, par tant de distinction !
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Ou comment dans l’obscur le soleil reflète ses rayons sur la lune pour y voir ?
Henri est extrêmement subtil. Et la délicatesse des mots qu’il choisit pour l’exprimer est sans commune mesure.
Serait-ce un poète ?
Bises l’écrevisse.
🙂
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Un poète ? p’têt ! En tout cas un écrivain éclairé, qui sait de la prose faire de la poésie !
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Henri Michaux, ou les mots justes… si seulement ces mots pouvaient être lus ou entendus par d’autres… des grands envieux et des gros vantards que l’on voit au petit écran 😉
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