
Brise marine
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé (1842-1898),
Extrait du recueil Poésies, Gallimard, 1992
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yakekun ?
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yakekun, oui de nouveau, depuis aujourd’hui 😀
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Merci pour cette belle poésie d’un vrai poète !!
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Étrange. J’ai relu ce poème hier…
Bon dimanche, Martine.
❤
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J’essaie pourtant de moins venir, mais la brillance de la Lionne me met au tapis a chaque fois, et je cede. Encore un grand merci.
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