
Tout ce que j’ai accompli, je l’ai accompli ici et maintenant. Pas d’ailleurs. Pas d’au-delà. Et ce que je n’ai pas accompli, les risques que je n’ai pas su prendre m’ont simplement maintenu ici et maintenant. Je n’ai jamais cru que quelque chose d’autre, un dieu, une croyance, pouvait m’aider, tenir ma main, ma tête, toutes mes facultés, pour les porter plus haut. Dépasser le fait d’être un homme, juste un homme de chair, de sang et de pensée. Aujourd’hui je me donne droit au doute. Un profane aussi a le droit de douter. Le doute n’est pas réservé aux croyants. J’ai besoin d’autres êtres humains, comme moi, doutant, s’égarant, pour m’approcher de ce que c’est que la vie. Parce que je suis vieux. Les religions ne m’intéressent pas. Ceux qui sont sûrs d’un dieu ou de l’absence d’un dieu ne me sont d’aucune aide. J’ai besoin de confronter mon doute à d’autres, issus d’autres vies, d’autres cœurs. J’ai besoin de frotter mon âme à d’autres âmes aussi imparfaites et trébuchantes que la mienne. Je ne cherche à être sûr de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute. Simplement cela. Humblement. Je ne suis pas un grand philosophe. Je ne cherche rien pour les autres. Juste une façon de rester vivant. Ma façon.
Jeanne Benameur, Profanes
9 janvier 2013, © Actes Sud
C’est un livre à voler de ses propres ailes !
Juste juste.
Je suis également en résonance avec cet extrait si judicieusement choisi.
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Comme Anne et toi : touchée-coulée en plein centre♥ Ni plus , ni moins…
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exactement
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J’ai aimé cette lecture 🙂
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Je suis dedans, et avec bonheur
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Enfin aussi que l’amour est la nature de Dieu, bien sûr – et que dans la nature (ou le réel) on peut avoir accès à une surnature. Sinon ce que j’ai écrit plus bas fait peu sens. Mais bon je ne souhaite pas entrer dans le débat, juste poser ces mots ici. 😊
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Pourtant la foi n’est pas toujours, loin de là, cette arrogance bardée de certitude que l’on imagine souvent. Pour moi croire en Dieu n’est souvent que croire qu’on peut et devrait aller plus loin dans l’amour, ce qui est très difficile, et que l’amour est le seul chemin de salut. C’est aussi un chemin où le doute mûrit plus qu’à son tour. Mais je comprends et j’apprécie l’honnêteté de la pensée que Jeanne B expose ici.
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Chacun est libre de ses convictions. Heureusement.
Dès lors qu’elles ne vont pas à l’encontre de la liberté des autres, de leur vie et de leur intégrité physique et/ou morale.
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bon, j’ai compris, je vais le voler à la bib !
🙂
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Il te suffit de l’emprunter !
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il a l’air si bien qu’il faut au moins le voler
🙂
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Tout y est, tout est juste, tout est ce que je suis, tout est là et sans pathos. « Juste Juste », comme disait l’autre !
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Tout à fait… j’ai ressenti la même chose, hier soir, en lisant ce passage.
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