

Peintre espagnol de l’école de Paris, mort prématurément, Juan Gris est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres du cubisme, le seul dont l’œuvre puisse se comparer à celle d’un Braque ou d’un Picasso. Il joua un rôle prépondérant dans l’élaboration et le développement de la seconde phase de la peinture cubiste, dite du cubisme synthétique, qui visait – en réaction contre la période dite analytique où une fragmentation croissante des objets avait transformé le tableau en poème pulvérisé – à une représentation par plans continus, donc à une construction plus ferme et à un espace unifié. En effet, la grande révolution plastique du début du XXe siècle est déjà à un stade fort avancé quand Gris aborde la peinture de façon sérieuse, mais il a tôt fait d’assimiler le nouveau langage figuratif. Il doit, par contre, à une solide formation scientifique et à ses qualités proprement intellectuelles d’être le premier à en discerner les prolongements théoriques et esthétiques. Les procédés du collage et des papiers collés, qu’il utilise à la suite de Picasso dès 1912, lui apportent la révélation d’une syntaxe plastique plus serrée, mieux structurée, et où les allusions au monde extérieur, réduites à quelques signes, dépendent des faits picturaux. Cet art de synthèse, à la poursuite duquel Gris consacra toute sa vie, trouve sans doute son expression la plus achevée dans les œuvres qui s’échelonnent de 1916 à 1919. Jamais les postulats fondamentaux du système cubiste n’auront servi de base à une démonstration plus précise ni plus convaincante. La peinture de Gris évolue par la suite vers un dépouillement de plus en plus accentué, où la sobriété de la palette s’allie à un sens tout classique de l’architecture des formes pour donner naissance à un monde empreint d’une solennité presque religieuse.
Né à Madrid, en 1887, dans un milieu aisé, Juan Gris, de son vrai nom José Victoriano González, n’hésita pas longtemps sur sa vocation : il serait peintre. Et il le prouve : en 1904, il abandonne des études d’ingénieur pour entrer dans l’atelier d’un vieux peintre académique où, pense-t-il, il apprendra le « métier » ; puis, déçu par la morne vie artistique madrilène où le Jugendstil (l’Art nouveau) tient lieu d’avant-garde, il part pour Paris, en 1906. Attiré par la gloire naissante de son compatriote Pablo Picasso, il s’installe au « Bateau lavoir ». Guillaume Apollinaire, Max Jacob, puis Pierre Reverdy avec lequel il se sent tout de suite en confiance, deviennent ses amis. Avec eux, il assiste à la naissance et à l’épanouissement du cubisme.
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De 1912 à 1916, Gris poursuit ses recherches avec une ardeur et dans une indépendance d’esprit rares. Sa situation matérielle est assurée : il a signé un contrat d’exclusivité avec D.-H. Kahnweiler, son futur biographe ; ses envois à la Section d’or sont remarqués, les collectionneurs s’intéressent à lui.
L’état de santé de Juan Gris commence à s’altérer à partir de 1920, ce qui l’oblige à faire de fréquents séjours dans le Midi, à Céret où il retrouve son ami le sculpteur Manolo, à Bandol, Toulon, Beaulieu. Mais les premières atteintes de la maladie ne diminuent en rien son ardeur au travail.
© Gérard BERTRAND : docteur en esthétique
(source)
Juan Gris meurt d’une urémie à Boulogne-Billancourt le 11 mai 1927 à l’âge de 40 ans, laissant ainsi sa femme Josette et son fils Georges.

‘Zut j’ai pas du valider mais j’avais trouvé en 7’20 Juan gris le portrait de Picasso ( j’avais reconnu Picasso , et le cubisme ce qui m’a égaré c’est de penser à un auto portrati
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zut j’ai manqué le puzzle de ce matin 😦
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Et puis tu as manqué l’incipi’Turbulent de cette semaine 😦 Demain, il y en a un nouveau, puis-je compter sur toi ? 😉
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oui !
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