
Procès Verbal
à Henri Mondor
Une hirondelle a fait cette année un printemps
Pour les beaux yeux de l’air absolu qui la porte
Mais on ne voit personne émerger de l’eau morte
Et se noyer d’espoir dans ce vol éclatant
Sur le sable où les corps répugnent à leurs jeux
La mer fait scintiller ses sirènes oisives
Mais on ne voit personne abandonner les rives
Et plonger vers l’étreinte offerte par des dieux
Par delà les jardins et la vigne et le blé
La porte de la lune est demeurée ouverte
Mais on ne voit personne allégé de sa perte
De ses deux mains surgir au trapèze étoilé
L’avenir au carreau frappe de ville en ville
Et propose à la vue un nouvel horizon
Mais on ne voit personne au bout de sa raison
Renoncer de bon cœur à des tâches serviles
André Beucler
(1898 – 1985)
(source)
Le site officiel de l’association André Beucler ici
Ce poème est très beau. Merci Martine.
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