

Funambules ou violonistes, couples enlacés planant au-dessus des villes, lampes solitaires qui brûlent le pétrole dans la nuit ou amants inséparables sur la margelle du monde… L’imaginaire collectif est marqué par l’onirisme de Marc Chagall. Les couleurs éclatantes des fauvistes conjuguées aux formes désarticulées des cubistes mâtinent les fêtes de village d’une patte indéfinissable mais universelle. Car l’œuvre du peintre juif originaire de Biélorussie est avant tout une mémoire collective, toujours heureuse et amoureuse. Comme si, tout au long de son existence, il avait collectionné les images, les instants et les objets pour témoigner de ce qui avait été irrémédiablement emporté par les ans.
La mémoire intime du peintre reste en revanche méconnue. Miroir de son époque tumultueuse mais aussi de lui-même, Chagall est pourtant l’un des peintres les plus prolifiques en matière d’autoportraits. C’est ce que nous montre l’exposition estivale du musée national Marc Chagall de Nice associé au Grand Palais, Chagall devant le miroir, autoportraits, couples et apparitions jusqu’au 17 octobre. Tour à tour réalistes, descriptifs ou mis en scène à la manière des peintres anciens (on y note l’influence de l’Espagne ou des autoportraits de Rembrandt), les autoportraits de Chagall offrent un éclairage unique sur le reste de son oeuvre.

Marc Chagall est né le 7 juillet 1887 dans le village de Vitebsk, en Biélorussie. Il est l’aîné
d’une famille de neuf enfants. Son père travaille dans un dépôt de harengs, tandis que sa
mère tient un modeste commerce d’épicerie. Les séjours passés à la campagne, chez son
grand-père, vont marquer son imaginaire. Son œuvre témoigne de la fascination qu’exerçaient sur l’enfant les animaux de la ferme, chèvres, vaches, poules… et l’univers du quotidien rural.
Très tôt, il aime dessiner et arrive à convaincre ses parents de partir étudier les Beaux-Arts à Saint-Pétersbourg, puis à Paris où il arrive en 1910. Dans le quartier de Montparnasse, il va habiter « La Ruche », une maison où travaillent des artistes du monde entier, poètes, peintres, sculpteurs. Il observe les œuvres des peintres Fauves qui lui inspirent l’utilisation des couleurs pures, gaies et claires. La peinture cubiste lui donnera le goût de la déconstruction des objets et de l’espace. Tout en adoptant Paris comme sa seconde ville natale, Chagall n’oubliera jamais ses origines russes et restera fidèle à ses souvenirs d’enfance.

En 1914, Chagall commence à exposer ses œuvres à Paris, puis à Moscou. Il rentre au pays natal, et la guerre ayant éclaté, il doit y rester. Durant la Révolution Russe de 1917, il est nommé commissaire des Beaux-Arts de la région de Vitebsk. Il se marie avec sa bien-aimée Bella, et peint des toiles inspirées par l’amour qu’il porte à sa jeune épouse. A Moscou, il travaille aux décors et aux costumes du théâtre juif.
Mais les difficultés de vie en Russie obligent le jeune couple à quitter le pays.
En 1923, la famille revient en France. Chagall s’installe dans un atelier et retrouve Robert et Sonia Delaunay, peintres amis. Il s’intéresse à la naissance du surréalisme ; malgré tout il exprimera toute sa vie dans ses peintures, la nostalgie de son village de Vitebsk et des paysages russes. Ces paysages peints dans des couleurs vives et jamais réalistes traduisent la symbolique de son univers personnel et la sensibilité de leur
auteur. Son amour pour Bella inspire aussi son œuvre ; les sujets de ses toiles reflètent le
bonheur d’aimer et de peindre.

Il prend la nationalité française en 1937, mais la deuxième guerre mondiale et les menaces qui pèsent sur les communautés juives obligent la famille Chagall à fuir aux Etats-Unis, à New-York en 1941. La guerre et ces persécutions inspirent à l’artiste des scènes douloureuses. Mais il va aussi découvrir la lithographie et crée à nouveau des décors et costumes de théâtre pour des spectacles chorégraphiques (l’Oiseau de Feu,
sur une musique de Stravinsky). Chagall va perdre sa femme Bella et, face à ce deuil, cessera de peindre pendant plusieurs mois.

Marc Chagall est l’un des artistes installés en France les plus connus du XXème siècle avec Picasso et Matisse.
En 1985, il meurt à Saint-Paul-de-Vence en Provence à l’âge de 97 ans.

Blaise Cendrars, dans le recueil « 19 poèmes élastiques », en 1919, a écrit ce texte pour Marc Chagall.
Il dort
Il est éveillé
Tout à coup, il peint
Il prend une église et peint avec l’église
Il prend une vache et peint avec une vache
Avec une sardine
Avec des têtes, des mains, des couteaux…
je vais faire de que je peux pour relayer. j’ai un souci de messagerie de facebook mees connaissances informatiques sont bien minces bises
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J’ai adoré la visite du musée Chagall à Nice. Et aimé aussi le livre que son fils a écrit sur sa relation à son père. Un peintre très intéressant.
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je commente juste pour modifier mon adresse mail
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